La langue française vient de subir récemment une réforme assez particulière en matière d’orthographe. Une vague de nouveautés qui n’a pas laissé de marbre les principaux concernés, en particulier le syndicat étudiant UNI et l’observatoire des programmes scolaires. Formulées en 1990 par l’Académie française, il a fallu attendre en 2015 pour les appliquer. Cette révision du français aurait pour objectif d’en simplifier l’apprentissage et sera appliquée à la rentrée prochaine.
Les accents, remis en cause
Le plus évoqué est la suppression de l’accent circonflexe. Ce dernier ne sera plus obligatoire sur les lettre i et u, sauf quand il marque une terminaison verbale (exemple : qu’il fût) ou sur les noms propres quand il apporte une distinction de sens. Pour être plus précis, prenons le cas du mot « mûr » qui garde son chapeau afin de ne pas le confondre avec « mur » ou « jeûne » avec son paronyme « jeune ». Sinon, le verbe « s’entraîner » peut s’écrire avec un simple i sans accent circonflexe ou avec. A part ce dernier, certains accents pourront devenir invariables, entre autres, « cèleri », « règlementaire », « crèmerie », « sècheresse » ou le participe passé dans le cas où le verbe « laisser » est suivi d’un infinitif.
En vue d’une harmonisation lexicale
Outre les accents, ces rectifications concernent également le regroupement de noms composés, cela se traduit par la suppression des traits d’union. Désormais, « weekend », « portemonnaie », « millepatte » ou encore « chauvesouris » peuvent s’écrire en un seul mot. Toujours dans le viseur de l’Académie, les tournures orthographiques peu intuitives ont été simplifiées en supprimant les « ph », soit, « nénufar » au lieu de « nénuphar ». Les harmonisations lexicales ne sont pas en reste ; « ognon » plutôt que « oignon ». Concernant les mots d’une même famille, certaines anomalies ont été corrigées pour plus de cohérence, comme « souffler » et « boursoufler » qui peut prendre deux f ou encore « charriot » qui peut prendre deux r comme « charrette ».
Une réforme qui fait l’objet de critiques
En somme, près de 2000 mots sont concernés par cette réforme, soit, environ 4% du lexique de la langue française. Il est à noter que cette nouveauté ne date pas d’hier. En fait, elle a été mise en place depuis l’année 2008. Si cette révision orthographique créée autant de polémique, c’est que certains y voient un appauvrissement et à un nivellement par le bas. Pour d’autres, c’est tout simplement inutile étant donné que ces orthographes n’avaient été que peu appliquées jusqu’ici.