Ce jeudi, un premier votre secret au Conseil de sécurité s’est tenu au siège de l’ONU à New-York. Après deux mandats de cinq ans à la tête de l’Organisation, Ban Ki-moon doit céder sa place à un autre candidat, ou peut-être bien « une ». En effet, il est fort probable qu’une femme tiendra les rênes cette fois. En attendant, le secrétaire général actuel continue sa mission jusqu’en décembre 2016.
Depuis la création de l’ONU en 1945, à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, Ban Ki-moon est le huitième homme élu au poste de secrétaire général. Pourtant, de nombreuses candidatures féminines figurent parmi les treize noms soumis au tout premier vote à huis clos hier, au terme duquel un seul prétendant sera désigné d’ici le mois d’octobre. Il faudra ensuite être approuvé officiellement par l’Assemblée générale.
Des femmes d’influence parmi les prétendants
On parle de femmes de très haut vol, dont Helen Clark qui se trouve à la tête du Programme des Nations Unies pour le Développement et ancienne première ministre néozélandaise. Ou encore la diplomate bulgare, Irina Bokova qui dirige l’Unesco. A part ces deux dirigeantes, il y a également Christiana Figueres, celle qui vient d’achever samedi dernier, son mandat de secrétaire exécutive à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
Afin d’introduire un degré de transparence dans le processus de sélection, l’Assemblée générale a feint de mettre en place des débats télévisés inspirés de campagnes présidentielles aux Etats-Unis au cours desquels les candidats se sont illustrés. Le second débat du mardi 12 juillet a été suivi d’un sondage qui plaçait Helen Clark en tête de liste avec 30,6% d’opinion favorable, puis, Christiana Figueres à 26% juste derrière elle. A déduire que ces femmes d’influence ont su attirer, à elles deux, plus de supporters que l’ensemble des candidats réunis.
L’Europe de l’Est en force
Il faut croire que la popularité est loin d’être le critère déterminant, mais l’origine y est peut-être pour quelque chose. En fait, les huit des treize prétendants sont originaires de l’est de l’Europe. Or, il n’y a jamais eu de secrétaire général venant de cette région, ce qui pourrait favoriser la Bulgare Irina Bokova. Le seul hic, c’est qu’elle pourrait être bloquée par un veto des Etats Unies du fait que les relations sont tendues avec Washington après que celle-ci a admis l’Etat de Palestine en octobre 2011.
Le candidat qui gêne le moins
Le plus souvent, c’est le candidat le moins gênant qui remporte la mise avance un diplomate. Au cours du vote à huis clos du jeudi, les ambassadeurs des quinze pays membres du Conseil de sécurité ont voté, pour chacun des treize candidats. Les électeurs avaient le choix entre un bulletin disant soit que le votant est « encouragé », « découragé » ou « sans opinion ». En additionnant ces bulletins, les résultats ont été communiqués au pays des prétendants par la suite, dans l’espoir que certains d’entre eux se retirent. Notamment dans un deuxième temps, les cinq membres permanents pourront se servir d’un bulletin de couleur afin de signifier que l’un des cinq souhaite mettre son veto.
Entre temps, de nouveaux prétendants peuvent venir renforcer la liste et contourner la campagne électorale de l’Assemblée générale. D’ailleurs, l’ancien premier ministre australien Kevin Rudd vient d’évoquer sa candidature lundi, tout juste après le débat télévisé. Il reste à savoir si le Conseil de sécurité compte ignorer complètement les appels à la transparence lancés par la majorité de l’Assemblée générale de l’ONU qui représente 193 Etats membres.