Dans le cadre de sa restructuration, les syndicats de l’avionneur Airbus redoutent des licenciements. « On dénombre pas moins de 780 postes menacés, et ce, sans justification réelle. » Ce sont notamment les informations préliminaires divulguées aux employés de la société. Une situation alarmante tant pour les salariés que pour l’économie du pays. Lors d’une interview, un porte-parole d’Airbus a tenu à ne pas faire de commentaire sur des spéculations tant qu’il n’a pas discuté avec les partenaires sociaux. C’est d’ailleurs ce que la loi stipule.
Une fusion du groupe à Toulouse en perspective
Airbus prévoit sa réorganisation, baptisée Gemini qui consiste à regrouper à Toulouse les sièges de la branche d’aviation commerciale avec le groupe. Or, cette initiative ne concerne que les fonctions administratives et exclut les fonctions opérationnelles. Elle devrait être en vigueur dès l’année prochaine vers juillet/août 2017. Cette fusion-intégration a pour objectif d’éviter les duplications et de gagner en agilité selon la firme.
« Entre les reclassements, les départs à la retraite et les départs volontaires, nous espérons pouvoir les éviter mais les nuages s’accumulent au-dessus de la tête d’Airbus » explique Jean-Marc Escourrou, secrétaire du syndicat FO Chez Airbus SAS. A cela viennent s’ajouter les suppressions de postes à hauteur de 582 emplois chez Airbus Helicopters, le leader mondial des hélicoptères civils.
Ce dernier se voit obligé de prendre cette décision dû à l’atonie de son marché. En tout cas, c’est une grande première dans l’histoire de l’avionneur européen. La situation ne va pas en s’améliorant, car un autre comité aura lieu jeudi, et devrait ajouter des licenciements par plusieurs centaines. Ce qui va largement dépasser les 1000 postes prévues.
Une question de logique financière
En fait, ce n’est pas le premier plan de suppressions de postes, un autre a été appliqué en 2007-2008 engendré par la destruction de 5000 emplois, sauf qu’il s’agissait de départs volontaires. « On a peu de mal à voir la logique stratégique. On voit surtout la logique financière » souligne le syndicaliste.
Ainsi, le transfert au siège toulousain des services est associé à une logique financière. En supprimant 110 postes, Airbus peut économiser 15 millions d’euros. A ce jour, le groupe mobilise près de 140.000 personnes à travers le monde.